Pour ceux qui ne connaissent pas Rachid Boudjedra, j'ai plaisir à partager ce titre que j'ai déjà lu au moins 4 fois : les 1001 années de la nostalgie.
Univers d'un homme et de sa famille quelque part dans un désert narré dans un style fantasmagorique.
Ici un extrait tiré du début du roman qui plante le décor :
"Lorsqu'au IXe siècle un riche commerçant construisit le village de Manama à l'intérieur des remparts, sur le lieu de passage des caravanes qui troquaient le sel et les dattes contre de l'avoine et de la verrerie, faisaient en plus des échanges sans malice ni esbroufe, revenaient avec des chameaux chargés de provisions, bimboloterie, bijoux, benjoin, cire, tissus, ustensiles et appareillages plus ou moins compliqués mais tellement nécessaires à la réalité quotidienne et au prolongement des rêves et autres mirages tatoués, à même les visages, liquoreux et charpentés, bois d'ébène dégoulinant de perles amères à la fois et salées, il avait la prétention de convertir cet endroit en une capitale, lien entre plusieurs civilisations et deux ou trois continents. Ce rêve insensé échoua, parce que le centre de gravitation du commerce du sel se déplaça un millier de kilomètres plus bas."...
On voys laisse poursuivre la lecture et les aventures de Mohamed, héro de ce roman qui vallut en 1980 le prix du meilleur roman de langue française.
Photo : Denise Sauzon - Décembre 2008 - Quelques part dans le désert à Erg s'mar, vestige d'un village aujourd'hui envahi par le sable.