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Notre voyage nous conduit dans la Commune rurale Imi n'oulaoune ; nous faisons étape dans un local bâti dans le cadre deAsso femmes 03 l’INDH (Initiative Nationale pour le Développement Humain). Le local fut décoré lors du passage de la caravane 2012. Aujourd’hui, un groupe d’une trentaine de femmes étudie pour apprendre à écrire et lire l’arabe. C’est une femme qui a le niveau de fin de primaire qui anime l’atelier d’alphabétisation. Pas de budget pour financer une formatrice professionnelle diplômée. Ce lieu a bénéficié d’un équipement de machines à coudre et à tricoter, mais il n’y a ni le budget, ni la personne qualifiée pour la formation.

Nous poursuivons encore quelques kilomètres jusqu’au dernier douar (village) : Tassgawet ; c’est là également que se termine la piste.

 

Nous visitons le local où sont réunies les femmes pour l’école de la 2e chance. Jamais auparavant dans leur vie, elles n’ont eu l’occasion d’aller à l’école, excepté les quelques jeunes fille de 14 ans qui ne peuvent aller au collège. Lorsqu’elles étaient enfants l’école n’était pas pour les filles. Le programme d’alphabétisation Asso femmesest défini par le ministère de l’éducation, c’est l’arabe du coran. Rien d’autre, ni éducation à la santé, à l’hygiène, aux questions économiques et sociales. Elles sont ainsi maintenues dans une ignorance qui les révolte. Dans ce village, elles sont une soixantaine à suivre le programme de l’école de la 2e chance ; la loi prévoit 25 femmes par groupe, mais il n’y a pas de budget pour payer l’animatrice davantage, aussi, elles sont toutes réunies ensembles.

 

Partout le même discours. Lorsque nous voyons un autre groupe dans un autre douar, comme elles ont l’occasion de s’exprimer, passé un moment d’intimidation, elles profitent de l’audience qui leur est donnée à travers les interviews de Fedoua et des 3 journalistes pour s’exprimer et dire leurs colères. La vie est si Interview.jpgdure pour elle et injuste. La vie quotidienne avec l’eau et le bois qu’il faut recueillir par tous les temps, les animaux à conduire aux pâturages, subir les grossesses. Elles mettent du cœur à l’ouvrage pour subvenir aux besoins de la famille. Dès qu’elles le peuvent elles travaillent à la fabrication de tapis : récolter la laine des chèvres et des moutons, la laver, carder, filer ; fabriquer les couleurs, teindre les fils, tisser, broder, etc… au final, ce sont les hommes qui les emmènes au souk pour les vendre et au final, refuser à leurs femmes la contrepartie qu’ils en ont obtenu ! Il y a de quoi s’indigner car la plupart compte sur leurs épouses pour gagner cet argent et ne participent pas à ces durs travaux de la vie quotidienne..

 

Les photos illustrant cet article montrent le local INDH, sa situation, les difficultés d'accès même à pied pour les habitantes.Piste lamhabba 04

Vous vous sentez concerné/es, faites passer l'information afin que les pouvoirs publics sachent que ces personnes ne sont plus seules...

Denise pour La Nomadine

 

Photos Denise Sauzon - 2014 - De haut en bas : Local construit par INDH : on peut voir les femmes qui vont "à l'école" dans le centre de l'image - femmes à l'école de la 2e chance - Les femmes finissent par se confier aux journalistes qui sont présents lors de cettes visite - plusieurs heures depuis Ouarzazate (dont plus de 40 km de piste) pour atteindre ces villages qui font pourtant partie de cette Province.

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