Les femmes sont les gardiennes des traditions du savoir-faire ; ici cette femme travaille à la préparation d'une pâte de dattes. Pour cela, elle pile des dattes de la saison précédente qui ont séché. Le pilage permettra de séparer les fruits secs des noyaux et de pouvoir l'utiliser plus tard pour fabriquer une spécialité du grand sud, le "Rob", produit qui se situe entre sirop et confiture.
Parfois d'ailleurs ces traditions ne sont pas forcément bonnes pour l'évolution, je pense en particulier à des traditions liées au code de la famille qui a évolué. Par exemple depuis plusieurs années maintenant, bientôt une décennie, la loi a changé, mais les mères de plus de 50 ans, souvent illettrées, car n'ayant pas eu l'accès à l'école, continuent à perpétuer des traditions devenues obsolètes. Les fils se gardent bien d'informer leur mère et contribuent à maintenir les femmes dans l'ignorance. Cece n'est plus vrai partout ; les femmes des grandes villes s'émancipent.
A travers ses actions, l'association La Nomadine accompagne et encourage des femmes dans des projets de développement. Ainsi, des pionnières sont à l'origine de création d'associations qui vont permettre l'accès à l'alphabétisation, à l'information etc.
Petit rappel :
Depuis février 2004 "la famille est placée sous la responsabilité conjointe des deux époux, la jeune fille majeure n’a plus besoin de tuteur pour se marier, les enfants de la fille ont le droit d’hériter de leur grand père comme ceux du fils, l’âge légal du mariage est de 18 ans que ce soit pour le garçon ou pour la fille, la répudiation et la polygamie sont soumises à des conditions sévères, le divorce consensuel est institué…ce sont là quelques innovations du code de la famille, mais pas les seules." (1)
Photo Denise Sauzon - 2008
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