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"Si je suis incapable de parler de lui c’est peut être parce que je n’ai jamais embrassé son Mouloud4a.jpghorizon à lui, je n’ai pas aimé comme il faut ses étoiles, ses seuls repères. Je n’ai pas suivi comme il faut son itinéraire vers l’essence même de son univers, vers le silence sublime des dunes quand elles se parlent entre elles et échangent les secrets de ceux qui ont cessé d’être notre destination, notre destinée. Je n’ai pas pu contenir tout ce silence à force d’avoir tant de voix insignifiantes, ces ombres qui cachent la réalité de mon être. Mouloud était cet être qui a su contenir ce silence, répondre à l’appel de l’absence, se fondre pour ne faire qu’un avec ses lieux, ses temps, ses visages. Zahra disait que ceux qui sont morts ne le sont que dans nos souvenirs car, que nous le voulions ou non, ils ont juste fait le passage de l’être vers l’être, et pour moi Mouloud est né pour naître et non pour mourir. Il est présent dans son absence même, comme une ombre inaccessible aux âmes pâles, incapables de se reconnaitre et de franchir le passage vers leur destinée. Pour Zahra, comme pour moi, Mouloud est là, que ce soit dans les dunes de Merzouga, dans les chemins qui mènent à Tombouctou ou dans ceux qui mènent vers le sacré de l’être. L’important c’est qu’il n’a pas cessé d’être, il est toujours quelque part, et je ne peux pas nier son existence sans nier celle de l’étoile qui illuminait ses nuits de gardiens d’ombres, de la lune qui l’a accompagné durant son passage, de la dune qui porte encore ses traces, du désert qui a tracé son itinéraire. "            ... à suivre

                                                                                                           Texte Khadija Kentaoui ; Image, Denise Sauzon

Tag(s) : #désert
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