Chronique de voyage - Tinghir/3

Mon séjour à Tinghir touche à sa fin. Au cours de ces journées, j'ai eu l'occasion de faire connaissance, de rencontrer et d'échanger avec des femmes de cette ville.

En moyenne la trentaine, principalement des femmes qui ont au moins le bac, souvent jeunes mamans, la plupart issues d'autres régions. Dans ce groupe, il y a principalement des Amazighes (qui parlent le tamazight, langue berbère) et d'autres des nomades (arabophones).

Un objectif les rassemble : s'ouvrir à la société, à d'autres moyens d'échange et de communication ; échanger entre elles, s'affirmer face à un groupe... Elles veulent organiser des activités pour leurs enfants, mettre en œuvre une éducation différente de celle qu'elles ont reçue.

Une nouvelle loi leur a donné la majorité en 2004, mais ce n'est pas si facile dans les faits car elles ont reçu une éducation de femmes qui n'ont jamais connu que la dépendance à l'homme (du point de vue juridique), en somme des traditions séculaires..

Ces activités se font au sein d'une association mixte où se côtoient aussi bien des hommes que des femmes dans l'administration. Pour les activités, chacun se retrouve selon ses centres d'intérêt.

Elles étudient l'arabe classique qui n'est ni la langue des unes, ni celle des autres. Elles veulent découvrir d'autres cultures et sont donc très curieuses d'échanger avec moi comme avec d'autres personnes d'autres nationalités.

Pour la plupart, dans la famille qu'elles ont fondé, il y a un partage des tâches avec les maris, père des enfants. Souvent, elles ont une activité professionnelle ou alors elles étudient.

Tous les membres de l'association pratiquent leur religion, l'islam, et réfléchissent à ses contours ou comment montrer au grand nombre le "vrai chemin". Ils et elles sont scandalisés par les mouvements extrémistes et dévoyés qui ne sont pas du tout représentatifs de ce qu'est la religion initiée par le prophète.

C'est avec beaucoup de plaisir que je les ai rencontrées.

Denise